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Roman Socialiste

Roman Socialiste
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11 février 2009

Quatrième message

Ce soir là, on eut avec les parents la discussion qui était devenu quotidienne sur ce que mon frère et moi allions faire de notre vie. Pour mon père, ce n'est pas avec ce que nous étudions que nous survivrions : "Pourquoi vous ne faîtes pas médecins, avocats ou banquiers ? Comme ça vous pourrez vivre correctement et en plus vous servirez à quelque chose, mais un philosophe et un historien, ça ne sert à rien !". Cela me faisait rager qu'un homme si intelligent que lui puisse tenir tels propos, "A quoi on servira ? Mais à faire réfléchir les gens, à ce que les erreurs du passer ne se reproduisent pas ! A ton avis pourquoi le gouvernement cherche toujours à dévaloriser les sciences humaines ? Simplement parce que si des penseurs il y a, alors il existe un danger de remise en cause du pouvoir". "Ou alors, il faut que ces penseurs soient des penseurs d'Etat, des genres d'agents de propagande. Car s'il est vrai que l'étude de la philosophie, de la sociologie ou même de l'histoire dans les établissements publiques est dévalorisé, ce n'est pas le cas dans les établissements privés, réservés à l'élite financière qui dont nos gouvernants sont issus" ajouta brillamment mon frère. Ma mère interrompit la discussion en posant lourdement le plat sur la table "Bonne appétit !". Ah ! Quel bon repas nous faisions là, pas une fois je n'ai pensé à ceux qui ne pouvaient pas manger comme cela. Était ce égoïste de ma part ? Sans aucun doute ! J'en ai aujourd'hui conscience.

 

Lola et Nacer venaient regarder un film à la maison, Les Raisins de la colère, un chef d'oeuvre qui parle de l'expropriation des fermiers aux Etats Unis dans les années trente. Alors que Lola s'était endormi dans mes bras, Ben, Nacer et moi discution de l'actualité, "tu as vu les informations de jeudi soir ? il parrait que c'est une nouvelle crise mondiale !" demandais je Nacer qui acquiesça d'un signe de tête, "En même temps, cela fait trente ans que nous sommes en crise. A ce stade on devrait plutôt parlé de faillite générale." rétorqua Ben. "Il faut craindre que de nouveaux mouvements sociaux éclatent" ajouta Nacer, "Pourquoi craindre ?" répliquais je, "Si on renversait ce système décadant, ça ne serait pas plus mal". "Peut être, mais cela voudrait dire aussi que la situation est vraiment mauvaise ! Tu connais beaucoup de gens qui seraient près à descendre dans la rue alors que leur petit confort n'est pas en danger ?"répondit mon frère. La discussion se poursuivit très tard dans la nuit, tantôt portant sur l'éducation, tantôt sur l'environnement, d'autre fois sur la culture quand nous vînmes à parler de Bakouviev : "Il a l'air vraiment bien comme gars. Si seulement il y avait plus de gens comme lui, la politique serait beaucoup plus intéressante" disais je, "Bah, j'imagine qu'il existe un parti comme le sien en France, c'est juste qu'il n'est pas connu.", "Non, nous avons déjà regardé sur internet avec Ben tout à l'heure". "On peut essayer de le contacter lui, pour demander s'il n'a pas des connaissances à nous présenter." suggera Nacer "Et pourquoi pas l'inviter boire un demi ?" lança Ben, "Bon, on en reparlera demain" ajouta t-il. On s'endormait dans le fauteuil et moi je pensais que ce que Nacer avait suggeré là n'était pas une si mauvaise idée, en tout cas, j'étais bien décidé à rencontrer Bakouviev et à devenir un "COMMUNARD" !

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1 février 2009

Troisième message

Pendant que les retardataires s'installaient bruyament, un homme assez grand et très mince entrait dans l'amphi en compagnie des professeurs de philosophie, de littérature et d'histoire. Il avait des cheveux très noir coiffés en arrière et portait une veste en cuir noir, un jean noir et une chemise rouge. Son regard scrutait chaque rang d'étudiants et son visage arborait un large sourire. Qui était cet homme ? Une voix s'éleva alors pour imposer le silence dans l'assistance.
"S'il vous plait, nous avons aujourd'hui le plaisir d'accueillir monsieur Bakouviev, sociologue, philosophe et historien, spécialiste du XIXème siècle."  Il ne ressemblait pas du tout à l'idée qu'on s'en faisait et le discours que nous allions entendre allait nous donner tort sur toute la ligne.

"Bonjour à toutes et à tous ! Je vais commencer par vous faire une présentation rapide des grands courants de pensées qui ont marqué le XIXème, puis j'insisterais sur ceux qui continuent d'exister aujourd'hui : le nationalisme, le liberalisme et le socialisme". Si la première partie était faite de banalités que nous avions mille fois entendu, la seconde était beaucoup plus interessante. "Au XIXème siècle, le nationalisme était une valeur républicaine qui avait pour but de rassembler le peuple français face aux monarchistes." Ce qui est aujourd'hui l'un des fléaux de la démocratie a t-il pu être un jour allié au socialisme ? non, je le savais et alors que j'allais bondir, Bakouviev ajouta "s'il s'agissait d'une valeur républicaine, elle n'en était pas moins conservatrice, répressive et donc de droite. Thiers, ex-ministre sous la Monarchie de Juillet, en est l'exemple même pour avoir fait assassiner et déporter des milliers de personnes". Cet homme venait de rentrer dans mon estime et c'est par un abile enchainement qu'il ajouta "j'en viens d'ailleurs à l'événement qui a provoqué cette répression : la Commune. Elle me permet de décrire cette grande et large pensée qu'est le socialisme. Si ce courant peu structuré préexistait chez les Saint-Simoniens, il s'est vraiment développé sous plusieurs formes que sont le communisme et l'anarchisme qui elles mêmes se déclinent en plusieurs tendances. Cela reste tout de même le socialisme et il devient socialisme à partir du moment où l'analyse matérialiste du système économique est faite par Marx."

Cela m'impressionnait, la précision avec laquelle Bakouviev parlait du socialisme. "Par la suite, Marx et Engels ont développé la théorie du communisme comme projet de société, tandis que Bakounine et Proudhon sont les fondateurs du socialisme libertaire aussi appelé anarchisme". Ben était faciné tout comme moi d'ailleurs ! Il s'agit du meilleur expert sur le socialisme que l'ont aie vu dans cet amphi. Mais le temps est passé beaucoup trop vite et à peine avions nous fini de noter ces informations que la conférence était fini.

Une chose était sûre, l'homme qui venait de nous impressionner ne pouvait aussi bien connaître ces théories sans être un rouge ou un noir et nous voulions absolument en savoir plus sur lui. C'est la première fois qu'une de leur conférence nous interessait vraiment, certainement parce que c'était aussi la première fois qu'un personnage aussi facinant intervenait. Nous ne pûmes nous empêcher l'après midi même de faire des recherches sur lui et ce fut... INCROYABLE !

Il était le fondateur du parti d'extrème gauche ukrainien Parti de la Commune. Il s'agissait d'un parti faisant la synthèse de toute les idéologies socialistes et révolutionnaires. Cela paraissait invraisemblable qu'un tel homme puisse faire un conférence ici. Dès lors, nous avions envie de le revoir, de discuter avec lui de ce parti, de ses luttes, de son fonctionnement... Nous ne cessions d'y penser.

31 janvier 2009

Second Message

Notre zone, c'était partout ! Toute la ville, tout le pays, toute la planète était à nous ! Mais ce n'était qu'un rêve. Dans le bruit de cette autoroute, on se demandait pourquoi la ville était toujours plus belle vidé de tout ces gens qui ne s'aperçoivent même plus qu'ils ne sont pas seul. Sans doute que ça nous faisait mal de voir l'individualisme grandissant alors que plus que jamais, nous avions besoin d'unité.

On a dissout  notre petite assemblée vers les deux heures du matin, Franky et Nacer sont parti vers la rue de la Commune alors que Ben, Lola et moi allions vers l'avenue Jaurès. Tout en repartant à la maison Ben et moi nous sommes mis à parler d'un article qui était paru il y a quelque temps dans un journal d'économie et qui annonçait la fin de l'économie socialiste. "C'est dingue qu'on puisse dire fini la seule alternative au système actuel ! Qu'est qu'on va faire le jour où le capitalisme s'écroulera ?" J'interrogeais Ben car cela m'effrayais qu'on se retrouve sans rien à quoi se rattacher. "On ne peut déclarer la fin d'une pensée que lorsqu'il n'en reste plus de traces ! Tant qu'il restera des penseurs, la pensée survivra. Mais je partage tes inquiétudes sur le moyen que nos gouvernements utiliseront lorsqu'une faillite générale surviendra. L'histoire nous a déjà montré le pire des recours pour les classes dirigeantes, je crains que les erreurs du passé ne se reproduisent". Il avait bien raison Ben, surtout que les progrès technologiques ont donné de nouveaux moyens à l'horreur humaine. "Tu crois vraiment que le fascisme pourrait réapparaitre ?" demandais-je, "As t-il seulement disparu un jour ?".

Ma jolie Lola écoutait, la tête appuyée sur mon épaule. Elle n'en pensait pas moins, mais n'était pas du genre à donner son avis, elle préférait boire nos paroles sans jamais les remettre en questions. Je trouvais ça dommage qu'elle ne nous fasse pas partager ses pensées, mais que pouvais-je lui dire ? Si elle ne voulait pas prendre part à la conversation qui étais je pour l'y obliger ?

Nous étions arrivé devant la maison de ma douce, nous nous dîmes au revoir par un long baisé et quand elle fut rentré mon frère et moi nous remîmes en route. "Ben, tu crois que le capitalisme s'écrasera un jour ? je veux dire, ils ont toujours su tirer profit des malheurs dans le monde : il y a une catastrophe naturelle comme en Inde, ils débarquent avec leurs capitaux et construisent des hôtels, des clubs de vacances pour touristes fortunés à l'endroit même où se trouver des habitations. Ils s'arrangent toujours pour jouer sur l'état de choc des gens pour accomplir leur vol." j'avais lu ces choses dans un livre et je savais qu'elles étaient vraie. "Ne t'inquiète pas, ou alors si, inquiète toi Dany car même si nous rêvons tout les deux que cet empire d'exploitation s'écroule, nous ne savons pas à quel autre tyran cela profitera."

Des mécanismes de réflexions complexes s'opéraient en moi, socialisme, fascisme, tyrannie ? quels changements de société se déroulerait si notre système s'écroulait ? Je m'en allais dormir avec toutes ces pensées en tête et pour tout dire, je ne dormis pas beaucoup cette nuit là. Le lendemain je partais à la fac avec mon frère, lui était en troisième année de philo et moi en première année d'histoire. Ce jour là, on était exceptionnellement réuni pour une conférence sur l'évolution de la pensée au XIXème siècle, sujet sur lequel nous étions presque incollable. Il suffisait que l'on entende une citation pour en reconnaitre l'auteur. Alors que l'amphithéâtre se remplissait, Ben et moi nous amusions à imaginer le maître de conférence comme un rigolo sorti d'une grande école qui allait encore nous raconter Thiers, père de la République en faisant tirer sur les Communards ou encore d'autre absurdité de ce genre. Quelle belle bêtise nous faisions là !            


30 janvier 2009

Premier Message

Il ne me semblait pas que cela soit possible. « L'humanité ne tenait-elle qu'à ça ? Juste bonne à contempler sa propre horreur, à ordonner, hurler, frapper, tuer, massacrer » dis-je à mon frère, « non, c'est impossible. ». Lui, hochait la tête, devant son assiette, qu'il était calme ! Ça le faisait sourire de me voir là, voulant tout changer, cherchant à créer le monde parfait. Alors que mon père me disait d'arrêter mes délires, ma mère se tenait le cœur mains jointes, sans qu'aucun d'entre nous ne remarqua quoi que ce soit. D'une voix douce et cultivée, mon frère pris enfin la parole « tu t'insurges et protestes, mais que fais tu pour changer les choses ? Quel acte héroïque as tu exécuté ? », je pris alors conscience que je ne pouvais pas faire de bonne critiques sans avoir vécu la chose.

 

On sortait avec des copains, ce soir là, les amis, mon frère et moi ! Quelle équipe on formait ! Elle était belle notre jeunesse, pleine de rêverie et de révolte. Elle était aussi belle, cette fille qui me prenait dans ses bras, qui me donnait de si doux baisers, Lola . Oh, oui ! Elle était très belle, douce, et surtout, elle m'aimait. Mon frère, lui, c'était l'intelligence rebelle, il ne pouvait s'empêcher de citer tel ou tel autre. Il était musclé ce gaillard de vingt ans. Et puis, il y avait l'autre, ce parfait idiot de Franky qui ne comprenait rien mais suivait chacune de nos aventures. Enfin, l'espiègle Nacer, qui ne cessait de jouer à l'escrime verbale avec ma belle Lola. Je n'ai jamais vraiment saisi pourquoi.

 

Allant et venant au grès de nos envies, « Les Jeunes Gavroches » étaient de sortie. C'était mon frère Ben qui avait trouvé ce nom à la bande. La clope au bec, on s'amusait à faire peur aux bourgeois que l'on croisait. C'était des idiots plein de fric qui prenaient des airs supérieur, mais qui paniquaient à la moindre citation de Lénine ou au moindre crack boursier. Quelle bande de guignols ! Notre activité la plus drôle était « le cri du loup », on arrivait dans les cités et on gueulait à la mort et les mecs sortaient de leurs belles maisons qu'ils avaient l'air cons, ces cowboys en caleçon à cœur ou en robe de chambre rose bonbon.

 

Nos ballades nocturnes était souvent interrompu par la police, ce n'est pas qu'ils nous détestaient, mais ils avaient des ordres et avaient confiances en ceux qui donnaient les ordres. Ceux là étaient en fait l'élite financière du pays, ceux qui ne voulaient pas que la jeunesse s'organise, la vieillesse non plus d'ailleurs. Ce soir, quand les flics ont débarquaient, on s'est planqué dans un jardin. J'étais allongé dans l'herbe, la tête posée sur les seins de Lola, évidemment, Nacer ne put s'empêcher de nous envoyer une de ces remarques mordantes : « Bon sang, en plus de tapage nocturne et violation de domicile, on va se taper atteinte à la pudeur ». Franky riait bêtement à cette blague mais cessa dès qu'il vit le regard noir que Ben lui lançait. Il savait que si on se faisait prendre, on était mal.

 

 

 

Si on connaissait bien une chose, c'était ce que l'on risquait si on nous attrapait mais au fond, on s'en fichait bien, qu'ils nous prennent, nous n'avions pas peur. La vie était dur donc ce n'était pas une épreuve de plus qui allait changer grand chose. Quand tout danger fut écarté, on est parti zoner ailleurs.

 

30 janvier 2009

Avant de commencer

Avant de commencer, je vais vous présenter le personnage principal (le roman est écrit à la première personne et je n'ai pas fait de description du héros) :
Il s'appelle Dani. il est le fils cadet d'une famille d'ouvrier dans la France des années deux milles qui a bien du mal à joindre les deux bouts. En effet, la société en mouvement depuis bientôt trente ans a beaucoup de mal à retrouver une stabilité sociale.
Dany et son frère Ben représentent la première génération de leur famille à accéder aux études supérieurs mais ne sont pas sûr que cela leur servira puisque qu'un avenir plus qu'incertains les attends. L'unique chose à laquelle ils se raccrochent ce sont les théories socialistes : Marxisme, Trotskisme, Bakouninisme...
Sauront-ils faire les bons choix et ne pas passer la limite ? 

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30 janvier 2009

Préface

Je m'engage dans cette nouvelle aventure pour mon plaisir d'abord mais aussi par ce que j'ai toujours eu envie d'écrire sur la société, ses comportements, ses fonctionnements, ses difficultés... Je ne sais pas encore qu'elle forme ce roman prendra. C'est l'une des raisons qui m'a poussé à ne pas donner de "titre défini", Roman Socialiste, ça veut tout dire, c'est une description de ce que sera le roman dans le contenu, une critique sociale calquée sur le modèle de La Comédie Humaine de Balzac ou la saga des Rougon-Macquart de Zola même si je n'ai pas la qualité d'écriture de ces Maîtres de la littérature française.

Mon inspiration, je la tiens aussi d'artistes tels que Boris Vian avec J'irais cracher sur vos tombes et l'américain Jack Kerouac avec Sur la route

Un intellectuel marxiste (pour le nom je dois demander confirmation) a dit "Le Roman né dans une société qui se problématise", c'est dans cette logique que s'inscrivait les romans de Balzac et Zola et c'est dans cette logique que je veux inscrire Roman Socialiste. Aujourd'hui, notre avenir est toujours incertains, on ne sait à quoi se rattacher au point que les jeunes qui représentent pourtant l'espoir, tombent dans le fatalisme et se disent qu'on ne peut rien changer, que tout est joué et qu'il faut voir où les hommes politiques nous meneront. D'autres on choisit de ne pas se résigner et d'être cette  "armée noire, vengeresse [...], et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre", ceux là s'engagent et prennent parti pour voir un jour un monde plus stable, un monde meilleurs ; ils agissent chacun à leur niveau, en essayant de conscientiser les gens, en s'investissant dans l'associatif... C'est de ceux là que parle mon roman, de ceux qui ne veulent plus subir mais qui ne savent trop comment agir.


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