Quatrième message
Ce soir là, on eut avec les parents la discussion qui était devenu quotidienne sur ce que mon frère et moi allions faire de notre vie. Pour mon père, ce n'est pas avec ce que nous étudions que nous survivrions : "Pourquoi vous ne faîtes pas médecins, avocats ou banquiers ? Comme ça vous pourrez vivre correctement et en plus vous servirez à quelque chose, mais un philosophe et un historien, ça ne sert à rien !". Cela me faisait rager qu'un homme si intelligent que lui puisse tenir tels propos, "A quoi on servira ? Mais à faire réfléchir les gens, à ce que les erreurs du passer ne se reproduisent pas ! A ton avis pourquoi le gouvernement cherche toujours à dévaloriser les sciences humaines ? Simplement parce que si des penseurs il y a, alors il existe un danger de remise en cause du pouvoir". "Ou alors, il faut que ces penseurs soient des penseurs d'Etat, des genres d'agents de propagande. Car s'il est vrai que l'étude de la philosophie, de la sociologie ou même de l'histoire dans les établissements publiques est dévalorisé, ce n'est pas le cas dans les établissements privés, réservés à l'élite financière qui dont nos gouvernants sont issus" ajouta brillamment mon frère. Ma mère interrompit la discussion en posant lourdement le plat sur la table "Bonne appétit !". Ah ! Quel bon repas nous faisions là, pas une fois je n'ai pensé à ceux qui ne pouvaient pas manger comme cela. Était ce égoïste de ma part ? Sans aucun doute ! J'en ai aujourd'hui conscience.
Lola et Nacer venaient regarder un film à la maison, Les Raisins de la colère, un chef d'oeuvre qui parle de l'expropriation des fermiers aux Etats Unis dans les années trente. Alors que Lola s'était endormi dans mes bras, Ben, Nacer et moi discution de l'actualité, "tu as vu les informations de jeudi soir ? il parrait que c'est une nouvelle crise mondiale !" demandais je Nacer qui acquiesça d'un signe de tête, "En même temps, cela fait trente ans que nous sommes en crise. A ce stade on devrait plutôt parlé de faillite générale." rétorqua Ben. "Il faut craindre que de nouveaux mouvements sociaux éclatent" ajouta Nacer, "Pourquoi craindre ?" répliquais je, "Si on renversait ce système décadant, ça ne serait pas plus mal". "Peut être, mais cela voudrait dire aussi que la situation est vraiment mauvaise ! Tu connais beaucoup de gens qui seraient près à descendre dans la rue alors que leur petit confort n'est pas en danger ?"répondit mon frère. La discussion se poursuivit très tard dans la nuit, tantôt portant sur l'éducation, tantôt sur l'environnement, d'autre fois sur la culture quand nous vînmes à parler de Bakouviev : "Il a l'air vraiment bien comme gars. Si seulement il y avait plus de gens comme lui, la politique serait beaucoup plus intéressante" disais je, "Bah, j'imagine qu'il existe un parti comme le sien en France, c'est juste qu'il n'est pas connu.", "Non, nous avons déjà regardé sur internet avec Ben tout à l'heure". "On peut essayer de le contacter lui, pour demander s'il n'a pas des connaissances à nous présenter." suggera Nacer "Et pourquoi pas l'inviter boire un demi ?" lança Ben, "Bon, on en reparlera demain" ajouta t-il. On s'endormait dans le fauteuil et moi je pensais que ce que Nacer avait suggeré là n'était pas une si mauvaise idée, en tout cas, j'étais bien décidé à rencontrer Bakouviev et à devenir un "COMMUNARD" !