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Roman Socialiste
Roman Socialiste
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30 janvier 2009

Premier Message

Il ne me semblait pas que cela soit possible. « L'humanité ne tenait-elle qu'à ça ? Juste bonne à contempler sa propre horreur, à ordonner, hurler, frapper, tuer, massacrer » dis-je à mon frère, « non, c'est impossible. ». Lui, hochait la tête, devant son assiette, qu'il était calme ! Ça le faisait sourire de me voir là, voulant tout changer, cherchant à créer le monde parfait. Alors que mon père me disait d'arrêter mes délires, ma mère se tenait le cœur mains jointes, sans qu'aucun d'entre nous ne remarqua quoi que ce soit. D'une voix douce et cultivée, mon frère pris enfin la parole « tu t'insurges et protestes, mais que fais tu pour changer les choses ? Quel acte héroïque as tu exécuté ? », je pris alors conscience que je ne pouvais pas faire de bonne critiques sans avoir vécu la chose.

 

On sortait avec des copains, ce soir là, les amis, mon frère et moi ! Quelle équipe on formait ! Elle était belle notre jeunesse, pleine de rêverie et de révolte. Elle était aussi belle, cette fille qui me prenait dans ses bras, qui me donnait de si doux baisers, Lola . Oh, oui ! Elle était très belle, douce, et surtout, elle m'aimait. Mon frère, lui, c'était l'intelligence rebelle, il ne pouvait s'empêcher de citer tel ou tel autre. Il était musclé ce gaillard de vingt ans. Et puis, il y avait l'autre, ce parfait idiot de Franky qui ne comprenait rien mais suivait chacune de nos aventures. Enfin, l'espiègle Nacer, qui ne cessait de jouer à l'escrime verbale avec ma belle Lola. Je n'ai jamais vraiment saisi pourquoi.

 

Allant et venant au grès de nos envies, « Les Jeunes Gavroches » étaient de sortie. C'était mon frère Ben qui avait trouvé ce nom à la bande. La clope au bec, on s'amusait à faire peur aux bourgeois que l'on croisait. C'était des idiots plein de fric qui prenaient des airs supérieur, mais qui paniquaient à la moindre citation de Lénine ou au moindre crack boursier. Quelle bande de guignols ! Notre activité la plus drôle était « le cri du loup », on arrivait dans les cités et on gueulait à la mort et les mecs sortaient de leurs belles maisons qu'ils avaient l'air cons, ces cowboys en caleçon à cœur ou en robe de chambre rose bonbon.

 

Nos ballades nocturnes était souvent interrompu par la police, ce n'est pas qu'ils nous détestaient, mais ils avaient des ordres et avaient confiances en ceux qui donnaient les ordres. Ceux là étaient en fait l'élite financière du pays, ceux qui ne voulaient pas que la jeunesse s'organise, la vieillesse non plus d'ailleurs. Ce soir, quand les flics ont débarquaient, on s'est planqué dans un jardin. J'étais allongé dans l'herbe, la tête posée sur les seins de Lola, évidemment, Nacer ne put s'empêcher de nous envoyer une de ces remarques mordantes : « Bon sang, en plus de tapage nocturne et violation de domicile, on va se taper atteinte à la pudeur ». Franky riait bêtement à cette blague mais cessa dès qu'il vit le regard noir que Ben lui lançait. Il savait que si on se faisait prendre, on était mal.

 

 

 

Si on connaissait bien une chose, c'était ce que l'on risquait si on nous attrapait mais au fond, on s'en fichait bien, qu'ils nous prennent, nous n'avions pas peur. La vie était dur donc ce n'était pas une épreuve de plus qui allait changer grand chose. Quand tout danger fut écarté, on est parti zoner ailleurs.

 

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Commentaires
L
Je n'ai qu'une seule chose à dire : vivement la suite !!
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